Chromium: l’adolescence de l’enfant de google.
Chromium (Chrome pour la version estampillée Google) est un projet né dans le buzz absolu, mais aussi dans le plus simple appareil. Lors de sa naissance, tout lui manquait: le support de flash, un support java, des plugins (et donc un moyen de se prémunir des publicités envahissantes), des thèmes, un semblant de stabilité et surtout une version linux native !
Attentifs à son existence post-buzz, nous avons déjà couvert sa naissance sur Linux, le début de son apprentissage, et le moment semble venu de marquer un nouveau chapitre dans l’évolution du navigateur : l’adolescence.
Au risque de synthétiser les deux premiers articles, il semble nécessaire de ré-établir le contexte et la genèse de ce projet, afin de mieux en comprendre le parcours.
Avant la conception
Le monde des navigateurs n’était pas rose, Internet Explorer avait le rôle du père violent, un échec total qui ne parvenait à maintenir son autorité que par la force de son poing et la violence de ses pratiques anti-concurrentielles, Safari était ignoré par au moins 90% du marché, Opera était un refuge obscur que l’on trouve presque par hasard, une sorte de soupe de bonnes idées (très) mal arrangées, et de choix intéressants, mais pas concluants.
Et Firefox là-dedans ? Il fut d’abord envoyé par la Mozilla Foundation en tant que messie venu se dresser contre l’hégémonie d’Internet Explorer, et prêcher la bonne parole du Logiciel Libre et des standards dans cet océan de code propriétaire.
Firefox fut rapide, Firefox fut efficace, Firefox fut puissant, Firefox fut multi-plateforme, Firefox fut meilleur. Il engrangea ainsi à juste titre des utilisateurs par poignées, une solide réputation, un écosystème de plugins et devint même le porte-flambeau de la lute pour la percée du Logiciel libre au delà de Linux, au delà des geeks : dans la vie quotidienne du grand public, au nez et à la barbe des logiciels propriétaires.
(petit témoignage humoristique représentant la place de Firefox dans nos esprits en ces temps-là)
Mais ce qui s’apparenta d’abord à de l’adoration et à de l’amour inconditionnel, commença à perdre de sa fraicheur à partir et au delà de Firefox 2.0. Il commença à perdre de sa légèreté, à traîner la patte, à s’approprier toute la mémoire RAM de nos systèmes et la retenir en otage, et à ne plus convenir à de plus en plus d’utilisateurs. Alors, tout naturellement (et surtout sous Linux), chacun partit en quête d’un navigateur plus léger, plus rapide, quitte à sacrifier quelques avantages de Firefox, mais à travers les 4 ou 5 petits projets inaboutis, chacun revint bredouille et se rendit à deux évidences : “Firefox reste un excellent navigateur”, et “Il n’existe pas d’alternative viable à l’Alternative.”
Et peu à peu, les utilisateurs se rendirent compte que la concurrence au sein des alternatives à Internet Explorer et aux navigateurs propriétaires était tout simplement inexistante, et que chacun avait un choix simple à faire : “Le mal, ou Firefox.”
naissance d’un navigateur, d’un buzz et d’un imparfait.
L’annonce et la sortie initiale de la toute première mouture du navigateur firent un fracas monumental. Ce que Google annonçait était purement et simplement une alternative à Firefox, et ses points forts et principaux arguments étaient très exactement les reproches faits à Firefox : la gestion de la mémoire RAM, la réactivité, la vitesse des rendus, le moteur JavaScript. Chrome les réalisait d’emblée.
Les frustrés et les curieux se jetèrent sur Chrome et déclarèrent dans les premiers jours avoir définitivement abandonné Firefox, et fait de Chrome leur navigateur par défaut. Dans les premiers jours seulement car comme notre premier article sur l’arrivée de Chromium (le parent/jumeau Opensource de chrome) sur Linux l’indiquait, même plus d’un an après la sortie du navigateur, ses carences en faisaient plus une PoC (Proof of Concept) qu’un navigateur viable dans la vie de tous les jours, c’est ainsi que le buzz s’éteignit, et que seuls les utilisateurs les moins exigeants continuèrent de l’utiliser quotidiennement.
Le pic d’utilisation de Chrome retomba largement, et tout le monde ou presque se retourna vers Firefox.
Malgré les désenchantements, Chromium était là, et alors qu’il luttait contre l’oubli, certains, dont une partie de la rédaction de Geekfault, restaient persuadés qu’il devait être suvi car il n’avait pas seulement sa place, mais était une nécessité dans l’équilibre concurrentiel des navigateurs.
Chromium rox du poney \o/
Firebug me manque des fois mais bon, il a pris la place de firefox sur mon pc 🙂
Firebug commence à sortir sur Chrome (version lite 1.3.0 beta).
J’utilise Chromium depuis quelques mois maintenant… Et rien ne me fera retourner sous Firefox. Je fais beaucoup de développement web et l’outil intégré est suffisant quand on l’exploite plainement.
Je n’utilise que Flash commme plugins et n’a que AdBlock comme extension. Je n’ai pas besoin de plus.
Ma Gentoo utilise le chromium de portage souvent mis à jour, ma debian utilise le git, et je met à jours une ou deux fois par mois (ma machine met 3h à compiler Chromium donc… :D) mais quand on voit la vitesse de lancement, etc. c’est incomparable à Firefox.
De plus, Firefox qui me monopolisait les 3/4 de ma ram, qui était lent au repaint, qui prennant 5 min a m’afficher l’historique, etc… C’est fini !
Bref, Chromium, je t’aime 🙂 (et je n’utiliserai dans aucun cas, Chrome, à cause du EULA de Google).
Bonjour.
Ça ne m’a toujours pas convaincu à migrer.
Je reste sur Firefox
/me vieux dino
Bonjour,
J’aimerais nuancer cet argument:
“[…] au delà de Firefox 2.0. Il commença à perdre de sa légèreté, à traîner la patte, à s’approprier toute la mémoire RAM de nos systèmes et la retenir en otage, […]”
A ce jour, sur une même machine, en ouvrant 10 onglets identiques:
– Firefox 3.5.8 consomme 210MB(2e essai: 200) de mémoire vive “réelle”
– Firefox 3.6 a des résultat très semblables: 220MB de RAM.
– Chrome 5.0.307.11beta consomme 67+(13 processus)+40 = 425MB(2e essai: 410), soit juste le double. On peut peut-être enlever 25MB car apparemment le Flash serait compté comme un ‘Google Chrome Helper’, mais ça ne change pas grand chose.
– Chromium 5.0.340.0(r40228) (arf 860MB pour les sources, 9GB pour le HD … et près de 3h à compiler…):
298MB (341 d’après Chromium lui-même, mais ils disent sur-estimer), c’est déjà beaucoup mieux, mais ça reste au dessus de Firefox!
Mais là vient l’Avantage: 6s pour avoir mes onglets opérationnels 🙂 (~12s pour les autres)
Chromium me fait le joli bug de m’afficher en texte une vidéo ogg… A part ça, il semble très réactif
Le temps pour charger les pages est très peu significatif, car seul l’onglet de GMail prends plus de 5s.
A noter qu’en ouvrant ces onglets, on a parfois un long moment de ‘blanc’ avec Chrome, comme s’il ne commençait à afficher la page que lorsqu’il avait tout reçu, mais le reste du temps c’est significativement plus rapide. Aussi, pour une raison inconnue, Chrome et Chromium n’ont pas voulu m’ouvrir une page de github qu’au redémarrage de ceux-ci…
Vous l’aurez compris, je suis toujours sur Firefox 😉 Mais depuis que j’ai compilé Chromium (à grand prix en temps et disque), je risque de m’y aventurer de temps en temps pour du surf plus occasionnel ou des news (ou pour du SVG, car Webkit est le seul à avoir un support correct pour le SVG animé).
Sur ce, je dirait: Firefox=comfort vs Chromium=rapidité.
Pour ce qui est de la RAM, je suis parvenu à des résultats similaires, à savoir que Chromium en consomme plus que Firefox d’emblée, mais il la gère beaucoup mieux, a beaucoup moins de memleaks (du moins quand la révision n’est pas buggée), et donc est beaucoup plus efficace sur le long terme.
Comme je l’ai dit, le pécher de Firefox est de s’accaparer la RAM de nos systèmes, et de la retenir en otage.
Mais je suis le premier à dire que Firefox est globalement un browser plus aboutit que Chromium 🙂
Je confirme ce que dit Eregon, sauf sur le long terme, ou Firefox devient carrèment fou niveau consommation (après plusieurs heures d’uptime)
o1r83k